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Oshrit HADDAD

Paramédical du MDA à la station d’Ashdod

Une mission : sauver des vies

Oshrit HADDAD

Oshrit HADDAD, paramédicale de 22 ans qui travaille depuis 3 ans à la station MDA d’Ashdod :"Nous nous sommes réveillés à 6h30 au son des sirènes dans le sud. Nous avons réalisé qu’il y avait une situation inhabituelle.

Amit Man z.l, une de mes amies depuis que nous étions jeunes bénévoles, travaillait au kibboutz Be’eri. Dès le matin j’étais en ligne avec elle, et tout au long de la journée elle m’a expliqué ce qui se passait. J’ai essayé de l’aider et de parler autant que possible. À 14h, elle a cessé de répondre. J’ai réalisé que j’avais perdu le contact avec elle. Et je suis allé à la station.

Tout le temps, j’espérais qu’elle était encore en vie mais j’ai réalisé que les chances n’étaient pas en notre faveur. J’ai embarqué à bord d’une ambulance de soins intensifs à Netivot et je suis partie. Au début, il y avait beaucoup de corps allongés sur le bord de la route. Nous avons conduit vers Be’eri et avons reçu des blessés. Nous avons ouvert une station de triage à la jonction de Shuva, à quelques minutes seulement des kibboutzim qui ont été attaqués - Be’eri, Sa’ad et Re’im - et avons fourni des soins vitaux aux civils et aux soldats.

Nous avons ouvert cinq brancards de terrain répartis côte à côte, à côté de chaque brancard se trouvait du matériel médical – un ballon-masque BVM (pour la ventilation), de l’oxygène, un kit d’intubation, des bandages, des garrots, des voies intraveineurse (IV lines). Des projecteurs de chaque côté pour éclairer la zone. Une table où nous avons répandu du matériel supplémentaire, des bandages, des médicaments, des anesthésiques, et tout équipement que nous n’avions pas apporté au début.

L’armée nous a reliés à l’unité d’hélicoptères 669 (Search and Rescue) de l’armée et aux forces qui venaient de l’intérieur, donc nous savions comment nous préparer pour le nombre de blessés. Les blessés étaient avec nous pendant 10 minutes. Nous avons stabilisé leur état et ils ont été immédiatement emmenés dans les hôpitaux principalement par hélicoptère, certains par ambulances.

A certains moments nous devions nous déplacer d’un endroit à l’autre parce qu’il y avait des terroristes à motos en route vers nous. Il y avait constamment des bruits d’explosions et de coups de feu mais nous sommes restés.

À ce moment-là, je n’avais pas pensé à ce qui se passerait si des terroristes arrivaient à notre emplacement, jusqu’à ce que nous recevions un appel du 101, nous enjoignant de fuir parce que des terroristes étaient en route et qu’il fallait s’éloigner de là.

Vous êtes avec des personnes blessées et vous ne savez pas quoi faire, alors vous mettez tout le monde dans l’ambulance et vous courez quelque part jusqu’à ce que l’armée élimine les terroristes. Mais je ne sais pas ce que nous aurions fait s’ils étaient physiquement arrivés jusqu’à nous.

Tout le monde avait le sentiment de devoir être là. Tout le monde voulait aider. Nous savions qu’il y avait beaucoup de blessés parce que nous étions en contact avec des gens de l’intérieur. Tout le monde était concentré, nous savions que notre présence était indispensable alors nous sommes venus.

Pendant 48 heures, nous avons travaillé quasi sans interruption. Il y avait des masses de patients. Le dimanche matin, nous évacuions par ambulance vers Soroka après avoir été connectés à des hélicoptères toute la nuit.
Ensuite, nous sommes retournés à Netivot, nous nous sommes organisés, nous avons pris une douche et nous sommes retournés là-bas. Je n’ai pas dormi pendant des jours. Du samedi au mardi soir, je n’ai pas dormi.

Il y avait un soldat blessé d’une unité des forces spéciales qui avait été touché à de multiples endroits, au bras et à la jambe. Il avait un garrot et ne voulait pas que nous nous occupions de lui. Il ne nous a pas laissé faire. Il a dit : « Donnez-moi quelque chose pour la douleur. J’ai besoin de retourner là-bas et de me battre. » Dans une situation comme celle-là, il n’y a rien que vous puissiez faire. Finalement, nous avons réussi à le convaincre et il a accepté de recevoir un traitement.
Il y avait aussi un soldat dans un état critique qui m’a demandé de dire Shema Israël avec lui, et qui m’a demandé de dire à sa famille qu’il les aime, qu’il leur manque et qu’il a tout fait pour les protéger.

Je suis encore en train de digérer l’événement, mais il est important pour moi de dire un grand merci, non seulement aux équipes qui étaient là avec moi, mais à tous ceux qui étaient là et qui se sont battus pour sauver des vies. Tout le monde là-bas a fait un travail incroyable, bravo.
 

 

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